Mon plaisir de la journée d'hier a incontestablement été la réception par courrier de mon certiphyto. Sous ce nom qui n'est autre que la contraction de certificat et de phytosanitaire se cache une carte souple au format habituel des cartes de crédit, et qui atteste, dans le cadre de ma profession d'ouvrier horticole, de mes aptitudes à gérer les produits phytopharmaceutiques à bon escient, en termes :
1/
Conseil à l'utilisation des produits phytopharmaceutiques ;
2/
Mise en vente et vente de produits phytopharmaceutiques à destination des particuliers ;
3/
Mise en vente et vente de produits phytopharmaceutiques à destination des professionnels ;
4/
Utilisation de produits phytopharmaceutiques, décideur en exploitation agricole ;
5/
Utilisation de produits phytopharmaceutiques, opérateur en exploitation agricole (la capacité au
4 induit implicitement au
5) ;
6/
Utilisation de produits phytopharmaceutiques, décideur en travaux et services ;
7/
Utilisation de produits phytopharmaceutiques, opérateur en travaux et services (la capacité au
6 induit implicitement au
7).
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Un certiphyto vierge, à plat, tel que celui que j'ai reçu hier, à mon nom. Cette carte n'est pas un réel plus dans la pratique, vu que de très nombreux professionnels qui travaillent dans l'agriculture ne possèdent pas cette carte et s'en sortent très bien pour remplir leurs offices en tenant compte du respect de l'environnement et en promouvant une utilisation parcimonieuse de ces produits. Mais sur un C.V., c'est toujours un peu plus valorisant quand même.
Ce certificat est pourtant obligatoire (depuis le 1er octobre dernier), désormais, pour les professionnels exerçant dans les secteurs de la distribution, de la prestation de services et du conseil. Et il le sera également à partir du 1er octobre prochain pour les professionnels exerçant pour leur propre compte tels que les agriculteurs et salariés agricoles, les forestiers, les agents des collectivités territoriales. Une fois acquis, ce certificat est valable dix ans (le mien expirera donc le 6 janvier 2024).
Le certiphyto est très largement lié au programme Écophyto qui, mis en place en 2008, visait, à l'époque, à réduire de moitié l'utilisation des produits phytopharmaceutiques. Entre-temps, cet objectif du Ministère de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche a insidieusement été revu à la baisse, un tel but étant finalement un peu trop ambitieux, et les plaquettes du programme Écophyto ne mentionnent plus le pourcentage visé. Réduire de 50% l'utilisation des herbicides, fongicides, acaricides et autres pesticides était un beau rêve, mais Monsanto et les autres pollueurs de la planète continuent encore, pour beaucoup d'utilisateurs, de proposer le produit miracle qui viendra à bout de tous leurs soucis : adventices (souvent appelées "mauvaises herbes"), attaques fongiques (les champignons), présence de ravageurs (
cochenilles,
limaces,
aleurodes,
pucerons,
thrips et consorts) alors qu'une bonne prophylaxie (méthodes préventives : nettoyage, "distançage", etc), des traitements naturels (bouillie bordelaise, bière, savon noir...) et l'utilisation d'auxiliaires (
coccinelles Adalia bipunctata contre les
pucerons verts,
hyménoptères Encarsia formosa contre les
aleurodes, etc) fait bien moins de dégâts.
Hostlost pourrait vous en parler mieux que moi !
Suite à l'obtention de mon titre professionnel horticole en juillet dernier, mes collègues de formation et moi avions obligatoirement droit à ce certiphyto si nous avions passé avec succès les examens terminaux, et on nous parla donc de cette fameuse carte que nous pouvions obtenir gratuitement par la D.R.A.A.F. Mais sur internet, les démarches pour demander le certiphyto s'avérèrent laborieuses en août dernier, et je reçus une réponse négative en septembre me disant que je n'y avais pas droit. Lors de la demande sur internet, les choix n'avaient pas été évidents, les intitulés des réponses étant plus qu'ambigus, et j'avais manifestement fait une erreur quelque part. Loin de me débiner, j'insistai une seconde fois pour obtenir le certiphyto en octobre, faisant un choix différent à un moment donné de la demande sur internet, et compris de suite où j'avais fait un impair. Ma nouvelle demande était envoyée en ligne... Ayant eu certains de mes collègues de formation au téléphone entre-temps, l'un d'eux me dit lui aussi que les démarches pour demander le certificat n'étaient pas évidentes... et il n'était pas sûr non plus d'avoir correctement fait sa demande.
La réception de ma carte hier a donc été une excellente surprise !