Allez hop, une petite envie de traduire aujourd'hui...
Interview de Greg pour Metalnews.de du 2 mai 2014
Venons-en donc tout de suite au nouvel album "Splinters". L'affliction joue un grand rôle chez vous, et alors que le premier album traitait en premier lieu de ta propre affliction après la mort de ton père, il semble s'agir sur ce nouveau disque de l'affliction en elle-même et au sens général ?
Oui, le premier album n'était, certes, pas un album conceptuel, mais il y avait un sujet essentiel, puisque il s'agit d'une sorte d'épitaphe. Sur "Splinters", quelques titres traitent également du sujet de l’affliction, mais plutôt à long terme. Il s'agit d'accepter les choses bien qu'on ne soit pas tout à fait en paix, peut-être, avec cela.
Le titre phare lui-même parle du fait qu'on ne remarque vraiment la perte d'une personne seulement quand cette personne n’est plus là, et qu'elle représente l'élément de liaison qui maintenait par exemple une famille. Alors, tout se morcelle.
Il y a deux à trois morceaux sur l'album qui traitent exactement de cette thématique alors que d'autres chansons ont des sujets totalement différents. Aspects sociaux, auto-médication ou aussi les maladies psychiques.
Vous avez consciemment élargi le concept ?
Personnellement, je trouve des sujets tirés de la vie réelle beaucoup plus intéressants, tout simplement. J'aime, certes le Death Metal, mais quand je grandissais et écoutais le Death Metal je préferais les textes Punk-, Hardcore-et Doom Metal. Ceux-ci ont chanté depuis toujours sur des thèmes auxquelles on peut beaucoup mieux s'identifier. Je n’ai encore jamais pu tirer quelque chose des paroles de zombies. C'était aussi ce que je trouvais captivant en commençant avec Vallenfyre. Il y a simplement peu de groupes de Death/Doom qui s'occupent des aspects si profonds, réels.
La pochette minimaliste convient très bien, puisque la peine connectée à des échardes est symbolisée de manière pertinente. Comment tu vois cela ?
Oui, nous avons longuement discuté en commun avec Brian D'Agosta qui a produit l'Artwork. Je lui a fait écouter quelques demos, lire les textes et alors nous avons lentement progressé. Le commencement consistait à trouver une image pour le Cover qui représente quelqu'un qui n'est pas en mesure de faire face à tout. Et alors, les échardes entraient en jeu. Ainsi, c’est presque comme si la personne sentait des douleurs incroyables dont elle ne peut pas se débarrasser et qu'elle s’écorche. C’était ce que nous avions à l’esprit. Je pense aussi que cela fera un magnifique motif de tee-shirt [rire].
Récemment, j'ai lu qu'une partie des textes traite aussi de certains aspects de notre vie que tu ne peux pas tolérer plus longtemps. De quoi s'agit-il exactement ?
C'est une multiplicité des choses. Il ne s'agit ici cependant pas des décisions concernant le mode de vie, mais ce sont des sensations personnelles. Je ne suis pas non plus sûr si c’est l'âge ou si je n'ai simplement plus de temps pour certaines choses depuis la mort de mon père. J’éprouve cependant comme très difficile d'avoir des choses dans ma vie qui ne la valorisent pas. Je n'ai pas de temps pour des drames quelconques ou gens qui véhiculent de la dépendance ou de l'envie.
Tu sais, mon cercle d'amis devient de plus en plus restreint [rit], mais j'ai le sentiment que je ne veux plus rien simuler. Quelques années auparavant, j'aurais donné leur chance à beaucoup de gens, mais j’en suis venu à la conclusion que je voulais simplement avoir de bonnes personnes dans ma vie et je voudrais être traité comme je traite les autres. C'est fascinant, comme on croise beaucoup de gens qui sont simplement superflus et " du bois mort" et qui passent leur vie ainsi à véhiculer leur attitude destructrice à d’autres personnes. Je n'ai simplement pas de temps pour cela. Peut-être que c'est réellement l'âge, et je peux parler seulement pour moi-même, mais j'ai le sentiment de vouloir une vie plus simple et plus rectiligne. J'ai une poignée de vraiment bons amis, et cela suffit amplement.
Venons-en donc au Songwriting : Avez-vous abordé l’écriture des chansons comme un groupe à part entière ? Et puisque Mully n'est plus dans le groupe, joueras-tu en maintenant de la guitare aux concerts en même temps que tu chanteras ?
Non, je ne voudrais pas faire les deux choses à la fois. J'ai joué quelques solos sur l'album, mais en direct, nous allons probablement prendre un second guitariste comme soutien. J'ai à nouveau écrit une grande partie des chansons, mais c'était - comparé au premier album - un processus totalement différent. Avant, je m’ étais barricadé dans ma chambre. Cela devenait à un moment assez oppressant jusqu'à ce que j'admette d'autres personnes dans le processus.
Cette fois-ci, j’y ai associé les autres membres du groupe dès le départ, nous avons discuté et mis en commun ce que nous attendions de l'album et du son que nous voulions avoir. Tous ont contribué avec des idées, et je voulais aussi qu'ils s'investissent pour que la personnalité et le jeu de chaque membre du groupe sur l'album transparaissent. En outre, on voulait un son beaucoup plus incisif et plus spontané. Chacun était au courant et m'a accompagné dans le processus de création.
Est-ce, peut-être, aussi la raison pour plus de variations et un plus large spectre musical de "Splinters" ? Du Death/Doom de "Bereft" jusqu'aux débuts de Grindcore de "Instinct Slaughter" pour ainsi dire ?
Oui, c'était dès le début une décision tout à fait consciente. Nous voulions simplement quelques lignes directrices pour nous-mêmes et prendre davantage de risques. Les parties plus rapides devaient devenir encore plus rapides, les plus lentes encore plus lentes, et les aspects furieux devaient avoir un son encore plus furieux ! En outre nous voulions davantage affirmer notre propre son si bien que quelqu'un dise dans le cas idéal 20-30 secondes après : « Ah, c'est un morceau de VALLENFYRE ».
Il est cependant aussi vrai, puisque chacun pouvait s'investir davantage lui-même, que le résultat est plus varié. Et la manière dont l'album se déroule, est pour moi-même comme une compilation. J'écoute d’ailleurs moi-même la musique de cette manière. Je ne m'étends pas sur un album de Grindcore complet, mais j’écoute quelques titres et mets alors autre chose - peut-être du Doom Metal ou autre chose. L'album reflète aussi, comment je consomme moi-même la musique.
As-tu considéré VALLENFYRE au début plus comme un projet ou déjà comme un groupe à part entière? Au début, tu as par exemple écris les chansons en premier lieu pour toi-même, pour traiter de l'affliction.
Je crois que je n’ai considéré VALLENFYRE comme un groupe que lorsque nous avons joué notre premier concert ensemble. Cela devait approximativement être après la moitié du premier concert que j’ai eu l’impression d’être un groupe. Les enregistrements pour l'album de début avaient été des faits par intermittence, et tout le Songwriting venait de moi, si bien que pour moi, le sentiment d’être un groupe n’est apparu que lors du premier concert. D'un seul coup cela a fait clic, et j’ai pensé qu’on pourrait vraiment se faire plaisir avec ce groupe. C'était aussi une raison pour faire un deuxième album – juste pour nous faire plaisir. C’était beau de transformer quelque chose de négatif en quelque chose de positif.
Tu as déjà brièvement parlé du processus d’enregistrement différent de "A Fragile King" et il a eu lieu cette fois en commun avec Kurt Ballou [CONVERGE]. Dans quelle mesure ?
Cette fois nous avons vécu trois semaines en commun dans le studio. Tous étaient toujours sur place, ce qui a aussi influencé les prises de son. Beaucoup de changements ont eu lieu encore directement dans le studio. Si Adrian a changé une partie, cela a également eu des répercussions sur le reste. Nous ne voulions pas de toute façon que tout soit trop statique. Clairement, les chansons en elles-mêmes étaient déjà écrites, mais nous voulions encore avoir la possibilité de les peaufiner sur place. Et pour cela, tous devaient être au même endroit.
Cependant c'était aussi la raison pour laquelle je voulais avoir Kurt Ballou avec nous à bord, puisque il faisait les prises de son telles que nous voulions faire sonner l'album. Nous ne nous occupions pas de la perfection et ne voulions pas non plus livrer l'album parfait. Nous voulions simplement nous arrêter à un bon endroit, s’accorder à nouveau, puis continuer et mettre tout cela ensemble. Il s'agissait d’ une ambiance générale et moins de la perfection.
Tu sais, en principe c'était ainsi lorsque j’écoutais la musique à l’époque, que j’entendais les petites erreurs sur les albums que j'écoutais et que c’était justement les meilleurs passages du morceau ! Nous voulons simplement que l’album soit bien ficelé sans pour autant tout sacrifier au perfectionnisme. Kurt Ballou a, de mon propre point de vue, une conception très semblable en ce qui concerne une production. Il s'agit en fait de garder la meilleure prise. Nous ne voulons pas gaspiller la grande partie de notre temps avec la voix ou l'intonation parce que cela fait complètement perdre le feeling en fin de compte.
Il n’y a que peu de producteurs qui abordent un enregistrement de cette manière. Pour pouvoir rendre justice au nouvel album, j'avais le sentiment que tous devaient y participer. Aussi comme aux débuts de PARADISE LOST, quand nous avons expérimenté des choses, que nous avons simplement appuyé sur "Record" et voulions capter n'importe comment ces instants magiques.
Récemment, j'ai lu que le titre "The Great Divide" est publié en Flexidisc. Est-ce une sorte d'Hommage aux jours de Tapetrading (échanges de K7 et demos) et comme un complément pour les fans de vinyle ?
C'est quelque chose qui a résulté lors de l’enregistrement en studio. Nous avons enregistré trois morceaux de plus qu’il n’y en a maintenant sur l’album. Il n'y a pas de raison à cela, mais ainsi, nous pouvions choisir les titres qui s'accordent le mieux avec le contexte de l’album.
Puis nous avons été contactés par le magazine Decibel pour ce Flexidisc, et je trouvais que "The Great Divide" se prêterait bien pour cela, puisque il contient directement des aspects de tout l'album dans une unique chanson. Il y a la partie doom et les sections très furieuses. En outre, le titre dure à peine trois minutes et est ainsi très direct. Cela donne un bon échantillon auditif pour ceux qui ne savent pas encore comment sonne le groupe.
Et il vrai que nous avons, tout à fait au début, c.-à-d. dans les années 80 et 90, fait nous-mêmes des flexis. Je les aimais déjà beaucoup à l’époque, mais actuellement presque personne n’en fait plus. Je ne suis très honnêtement pas sûr combien de gens les écoutent vraiment, mais c'est une belle idée. Cependant ce titre ne paraîtra nulle part ailleurs, il ne reste donc aux gens aucun autre choix que de l’écouter même s'il s'agit seulement de le réenregistrer directement sur un disque dur.
Que pensent tes collègues de PARADISE LOST a propos de VALLENFYRE et du nouvel album ?
Aucun n’a encore entendu le nouvel album. Nous sommes tous amis. Nous avons grandi presque tous ensemble, et chacun connaît chacun, mais nous ne parlons pas tant de musique. Le meilleur retour que j’ai eu lors streaming sur le net du premier titre "Scabs", fut de Nick, du chanteur de PARADISE LOST. Il m'a appelé et dit que c’était une chanson magnifique qui sonnait parfaitement bien. Je prends cela comme un très grand compliment, puisque il vient de Nick, et qu’il est un type vraiment grognon.[rire] Ce n’est pas son genre de flatter les autres. Je suis assez content –cela me convient en tout cas.
Comment s’annoncent vos plans de tournée, étant donné que vous êtes déjà tous bien pris par vos groupes respectifs ?
Nous voulons donner davantage de concerts avec Vallenfyre que pour le premier album. Le principal obstacle reste le planning des tournées, puisque chacun est actif dans d’autres groupes et que nous devons trouver quelques opportunités communes. Cependant nous avons reçu un E-Mail du chanteur d'un groupe américain que je respecte assez, mais je ne peux naturellement pas trahir le nom ici étant donné que rien n’est encore définitif. Cependant cela paraît en bonne voie. Ils voudraient faire une petite tournée américaine avec nous puis en été une tournée en Allemagne, ce qui serait très cool. A part cela, nous voudrions donner autant de concerts que possible au vu de nos possibilités. J’aimerais cependant attendre la sortie de l'album avant de réserver trop de dates. Je suis plutôt un pessimiste si bien que je préfère attendre de voir les réactions du public à l’album. Et si alors les gens me contactent et demandent si nous voulons jouer en concert ici ou là, nous verrons ce qui est réalisable.
Cependant je pense que ce seront des concerts dans des petites salles ou en club, parce que cela pourrait déjà être trop tard pour les festivals. Mais il reste peut-être encore quelques possibilités. Nous jouons en tout cas à l'Obscene extreme festival en République tchèque, mais c’est tout pour l’instant.
Et je trouverais cela bien de jouer plus de concerts en clubs pour le nouvel album, puisque nous étions à nos débuts principalement à des festivals. Au Summer Breeze et au PartySan, par exemple. Tout cela s’est d’ailleurs bien passé, mais nous avons donné peu de concerts en salle. Le premier concert était, certes, dans le club de Tavastia en Finlande, mais la plus grande partie des concerts était réellement des festivals.
Nous voilà malheureusement à la fin Greg. Voudrais-tu finalement encore dire quelque chose à nos lecteurs ?
Merci de nous avoir attendus, et j'espère que nous serons bientôt près de chez vous en concert pour vous présenter dûment le nouvel album.