Chacun sait que le nom du groupe est tiré d'un très long poème de John Milton (1608-1674), poète anglais considéré par beaucoup comme l'un des plus grands de la poésie d'Outre-Manche. Cette œuvre publiée en dix parties à l'origine, et ensuite déclinée en douze, ne rencontra que trop peu de succès du vivant de l'artiste, mais cela changea considérablement une décennie après sa mort, et de nombreuses rééditions eurent lieu le siècle qui suivit, et firent donc leur apparition dans les bibliothèques et les librairies du monde entier, traduites ou publiées en version originale.
Je me suis récemment offert "la dernière édition", publiée en 1754 en douze livres rassemblés dans un ouvrage d'époque. Dégotée sur eBay pour une bouchée de pain (près de 15,00€ frais de port inclus), cette dernière édition est une véritable œuvre d'art, tant par son fond que par sa forme.
Ok, je sens bien qu'on va dire que je jette mon argent par les fenêtres et que ma passion pour le groupe devient du grand n'importe quoi (je collectionnerais bien les mouchoirs usagés de Greg ou les vieilles chaussures d'Aaron...), mais là, étant passionné d'Arts et de Lettres, je ne pouvais décemment pas me refuser ce petit présent. Outre le côté "collection" de ce trésor que je n'échangerais même pas contre le pouvoir de Midas (qui s'était de plus retourné contre lui !), il faut reconnaître que c'est un bel objet qui date, rappelons-le, d'il y a deux-cent cinquante-sept ans, et s'il porte le poids du temps, il en a aussi le parfum et les stigmates, comme vous pourrez le voir sur les photos ci-dessous.
Je suis sûr que vous humez presque le parfum du vieux papier, et le bruissement des pages qui se tournent d'une main délicate. Je le conserve dans une étoffe dite en "peau de chamois" emmitouflée dans du papier-bulle, et rangée dans une boîte en carton.
Inutile de dire que je me rachèterai une édition lambda de l'œuvre de Milton pour ne pas esquinter celle-ci...
Je me suis récemment offert "la dernière édition", publiée en 1754 en douze livres rassemblés dans un ouvrage d'époque. Dégotée sur eBay pour une bouchée de pain (près de 15,00€ frais de port inclus), cette dernière édition est une véritable œuvre d'art, tant par son fond que par sa forme.
Ok, je sens bien qu'on va dire que je jette mon argent par les fenêtres et que ma passion pour le groupe devient du grand n'importe quoi (je collectionnerais bien les mouchoirs usagés de Greg ou les vieilles chaussures d'Aaron...), mais là, étant passionné d'Arts et de Lettres, je ne pouvais décemment pas me refuser ce petit présent. Outre le côté "collection" de ce trésor que je n'échangerais même pas contre le pouvoir de Midas (qui s'était de plus retourné contre lui !), il faut reconnaître que c'est un bel objet qui date, rappelons-le, d'il y a deux-cent cinquante-sept ans, et s'il porte le poids du temps, il en a aussi le parfum et les stigmates, comme vous pourrez le voir sur les photos ci-dessous.
Je suis sûr que vous humez presque le parfum du vieux papier, et le bruissement des pages qui se tournent d'une main délicate. Je le conserve dans une étoffe dite en "peau de chamois" emmitouflée dans du papier-bulle, et rangée dans une boîte en carton.
Inutile de dire que je me rachèterai une édition lambda de l'œuvre de Milton pour ne pas esquinter celle-ci...
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Vu ainsi, on dirait une petite brique ou une vieille bible. Pas de titre, ni d'auteur, et encore moins d'éditeur sur la première de couverture. À l'époque, on faisait dans la simplicité. La face et le dos de l'ouvrage sont en carton recouvert d'une fine pellicule de papier lisse et brunâtre avec des motifs irréguliers qui donnent l'impression d'un ensemble de feuilles recyclées. Les angles sont très abimés et, éventrés, ils mettent à nu le carton d'une épaisseur de quelques trois millimètres. Cette même épaisseur de carton est constituée de plusieurs feuilles collées les unes aux autres afin de renforcer le solidité des couvertures et du dos. En regardant la couverture sous la lumière, on peut se rendre compte que le papier s'effrite et est craquelé ici-et-là.
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Bien que les pages soient nombreuses, elles sont également fines et ne cumulent qu'une épaisseur de 2,3cm, à quelques centièmes de millimètre près. On voit ici que le dos est arrondi et que l'arête des pages suit cette ligne cursive. Sur l'épaisseur du papier jauni, de nombreuses taches brunes ont entamé la couleur verte de la tranche, conférant à l'objet une apparence assez sale.
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Ici, c'est le dos arrondi en détail, avec, au total, six carrés dont seul le second n'est pas orné de décorations florales ; on y voit le titre de l'œuvre qui, étrangement, n'est pas complet. Seules les cinq premières lettres de "PARADISE" sont imprimées, les trois suivantes semblant n'avoir jamais été marquées, comme si elles avaient débordé sur la couverture et s'étaient effacées à jamais.
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La première de couverture avec la partie supérieure sur la droite de la photo. On a ici un joli visuel sur les fameuses taches brunes qui souillent, ou ornent d'une certaine manière, l'épaisseur des nombreuses pages séculaires.
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Une étrange décoration en seconde de couverture s'étend sur sa page voisine, créant un plan large sur des spirales. La fine feuille de papier sur laquelle cette fresque figure est si légère qu'elle semble faire corps avec le revers de la couverture. Cette décoration est très typique des livres des XVIIIème, XIXème et même XXème siècles.
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La page de garde et celle qui lui fait face sont marquées à ce qui semble être de l'encre de Chine. À gauche, on dirait qu'il y a écrit "3h12-" alors que de l'autre côté, on peut lire "P.S.-G.B." en lettres manuscrites en italiques. Que signifient ces initiales ? Celles de l'un des précédents détenteurs ? "G.B." pour Grande Bretagne ? Le "P.S." pourrait aussi être un "P.L." comme pour signifier "Paradise Lost". Le papier montre bien son âge et est en réalité bien plus jauni que sur cette photo.
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En tournant la page, on trouve encore de nouvelles lettres : "C 12e.a.Bl.T.P.3e C.B." ou quelque chose comme ça. L'écriture est vraiment très jolie, bien qu'elle ne fasse bien évidemment pas partie de l'œuvre originelle. Chacune de ces inscriptions, qui sont autant de mystères, deviennent encore plus intrigantes si l'on tient compte du fait qu'elles sont barrées, contrairement aux quatre lettres marquées sur la page précédente. On voit ici que l'auteur de ces marques a refermé le livre bien avant que l'encre de Chine ne sèche, tachant ainsi la page opposée qui nous présente l'œuvre.
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Une nouvelle page de présentation avec davantage d'informations : nom de l'œuvre avec nature ("a poem") et édition précisée ("In twelve books - the Last Edition"), auteur, lieu d'impression et date en chiffres romains (M pour mille, D pour cinq-cent, deux C pour deux-cent, L pour cinquante et IV pour quatre, donc 1754).
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Une note personnelle de l'auteur à l'attention du baron John Lord Sommers (1651-1716) (on le trouve également écrit avec un seul M sur le web). Il semble que John Milton ait tenu à lui adresser cette note en vertu de la reconnaissance que Sommers voua pour l'œuvre du poète. En effet, le baron fut l'un des premiers à voir dans Paradise Lost une valeur artistique de taille, contrairement au lectorat de l'époque qui n'y voyait guère qu'un intérêt douteux. Au fait, que fait ce "a3" en bas de la page ??
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Lorsque la "Paradis Perdu" passa de dix à douze volumes, il y fut rajouté, bien après la disparition du poète, un résumé de sa vie.
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Ici, c'est un hommage à John Milton écrit en latin par un dénommé Sam Barrow M.D. Quelques recherches sur internet m'ont révélé qu'il se nommait en réalité Samuel Barrow, qu'en fait, il avait été le physicien officiel de Charles II, mais qu'il avait aussi été un grand admirateur de John Milton. On ne s'étonne donc guère de trouver ici cet hommage...
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Le premier des dix livres... Le commencement... On a ici un gros détail sur l'écriture de l'époque ; en effet, on trouve souvent ce F sans barre transversale, et qui semble se lire comme un S. "This first book proposes, first in brief, the whole subject, man's desobedience (...)" D'autres caractères spéciaux, comme ce "ſ" (j'ai réussi à trouver ce caractère sur internet ; yes !) qui se lit "s", apparaissent aussi : l'esperluette ("&") qui donne "ct" ainsi que des formes du preterit raccourcies (exemple : "deſcrib'd") comme celles de l'anglais shalespearien utilisé, entre autres, par le jeune poète anglais John Keats (1795-1821).
On entre ici dans le vif du sujet avec l'apparition de Satan, d'entrée de jeu.
On entre ici dans le vif du sujet avec l'apparition de Satan, d'entrée de jeu.
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À la fin de l'ouvrage, un index avec la décomposition des livres, des pages et des versets, reprend l'ordre alphabétique des premiers vers pour retrouver un passage bien précis.
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Détail d'un coin de page usé et jauni par le temps...
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L'angle de la couverture en plan rapproché.
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Détail de la reliure cousue avec deux fils de couleur différente et alternée. Six points cousus maintiennent chacune des pages de l'ouvrage.
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Comparaison de taille entre Draconian Times Legacy et Paradise Lost. L'album du groupe a une largeur de 14,2cm contre 14,4cm pour la longueur de cette dernière édition de l'œuvre présentée ici. L'ouvrage est donc très petit, et ce format semble avoir été très répandu en Angleterre au XVIIIème siècle, sans doute pour son aspect pratique.
- Y en a-t-il parmi vous, ami(e)s lostien(ne)s, qui avez déjà écouté Paradise Lost ??
- Ouiiiiiiiiii (tous en chœur !).
- Et y en a-t-il parmi vous, ami(e)s lostien(ne)s, qui avez déjà lu Paradise Lost ??
- ...