2007 - album "In Requiem"

Tsss... Franchement, cela ne m'est revenu qu'à 12,36€, frais de port inclus ; ça aurait même mérité davantage ! Et puis l'aspect est identique de loin, mais quand on s'attarde un peu plus, on réalise que la couleur n'est pas vraiment la même, le noir d'In Requiem étant plus sombre que celui de Draconian Times. Tactilement aussi, c'est très différent puisque l'album de 1995 est vraiment peu agréable au toucher : il accroche, est légèrement rapeux et on sent les minuscules mailles du tissu sous les doigts. Je déteste ça ! In Requiem, lui, est tout simplement doux !

Suite à la réception de l'édition promotionnelle d'In Requiem dont je vous mets quelques photos ci-dessous, je vous ai concocté un petit travail de traduction. En effet, dans cette version, on y trouve les onze morceaux de base de l'album qui sont commentés par Greg et Nick dans les deux battants centraux du sleeve cartonné.

Comme vous pourrez le constater à la vue de ces photos, on y trouve une petite présentation du groupe et de l'influence qu'il a eu sur le monde musical, on se rend compte que le CD en lui-même est des plus sobres par rapport à l'édition standard et on y trouve au dos les dates de la tournée ainsi que les différentes coordonnées des contacts de Century Media en Europe.

J'avais déjà eu connaissance de ce qu'ils en disaient sur le site officiel du groupe dans la catégorie "Latest News >>> Archives" dont je vous mets un lien ICI . Un petit aperçu ci-dessous.

Sur le site, Jeff prenait aussi la parole pour apporter son point de vue sur certains morceaux, mais dans l'édition promotionnelle, ses commentaires n'ont pas été inclus. Je vous mets donc l'intégralité de la traduction ci-dessous. Enjoy !

1/ Never for the Damned :
Nick : "Cette chanson concerne le fait de rester fidèle à ses principes, même devant la mort, pour ainsi dire dans le martyr, mais en étant finalement plus motivé par un entêtement que par une actuelle croyance. Quelqu'un de fondamentalement incapable de faire la bonne chose la rendra finalement pire encore".
Greg : "Musicalement, cette chanson n'est pas à des millions de miles de nos premières démos. On a tenu à captiver la vive brutalité de quelques-uns de nos premiers morceaux, mais avec la dynamique et l'atmosphère que nous avons expérimentés par-delà les années".
Jeff : "Revisite l'intensité d'Icon. De nombreux changements musicaux obligent l'auditeur à ne pas relâcher son attention".

2/ Ash & Debris :
Greg : "Comme le suggère le titre, c'est une chanson de deux moitiés. La première est nauséabonde, colérique et t'explose au visage, tandis que la seconde moitié est plus proche de l'hymne avec des mélodies qui tuent !"
Nick : "La ligne «Se pourrait-il que tu n'aies rien retenu des cendres et des débris ?» est fondamentalement une métaphore concernant le fait de ne jamais apprendre de ses erreurs. Pas beaucoup de textes dans cette chanson, mais elle n'a pas besoin de davantage".
Jeff : "Je n'en peux plus d'attendre pour la jouer en live ! De puissantes guitares agressives pour avoir le cœur qui s'emballe jusqu'à ce que ça finisse dans un crescendo de magnifiques claviers".

3/ The Enemy :
Greg : "Le premier single de cet album est un obsédant gothic combiné avec du métal classique qui, je pense, est notre marque de fabrique".
Nick : "Rien à voir avec des jeunes gars de différents uniformes qui se tuent les uns les autres ! Dans cette chanson, je pensais à différents niveaux de haine, et si une aversion pour quelqu'un peut actuellement être classée comme de la haine. Également de savoir comment les gens pouvaient pardonner à d'autres après des faits qu'on ne peut nommer lorsque d'autres se font la gueule pour des petites histoires. Cette chanson, comme la plupart d'entre elles, a été simplifiée pour coller exactement aux lignes de mélodie. J'écris généralement beaucoup plus, compactant ensuite les phrases clé, laissant les textes incroyablement cryptés par moments, mais je préfère ça, en ce moment. J'aime les phrases qui te font réfléchir !"
Jeff : "De superbes vocaux agressifs !! Une batterie qui frappe fort, des guitares colériques et une touche de chant féminin pour une parfaite mesure. Un crochet qui va rester profondément enfoncé".

4/ Praise lamented Shade :
Greg : "Vraiment une triste et sombre chanson avec un refrain tonique et étrangement doux-amer".
Nick : "J'ai trouvé le titre de ce morceau en fouinant sur Wikipedia pour trouver le titre de l'album. Ce titre a été pris d'une critique d'essai d'Alexander Pope (1688-1744). J'aime l'utilisation des mots dans la Littérature en Vieil Anglais. Incroyablement profond, dramatique et ouvert à l'interprétation, comme la plupart des textes de Paradise Lost. Cette chanson parle de raison et de raisonnement".
Jeff : "Si heavy ! Un mur de son qui t'emmène dans un autre voyage mélancholique et un refrain pareil à une hymne".

5/ Requiem :
Greg : "Le titre de ce morceau a quelque chose de contradictoire. C'est l'enfer qui rencontre le paradis. C'est triomphant mais désolé en même temps. Magnifique mais grotesque !"
Nick : "La première minute et demi arpente des sentiers sur lesquels nous ne nous sommes pas aventurés pendant des années. Mais je crois que ça marche très bien avec la seconde moitié du morceau, proche du Paradise Lost «plus contemporain». Cette chanson parle de la peur... J'écris constamment à propos de la peur. Une peur se manifeste de manière complètement différente pendant l'âge adulte et l'enfance, mais la sensation est exactement la même lorsqu'elle te frappe ! Pour ce qui est du titre Requiem, la musique lourde n'est pas convenable pour des funérailles dans l'ensemble, mais avec un peu de chance, certaines de ces chansons pourraient être proche d'un requiem (^^)".
Jeff : "Celle-ci sera jouée à mes funérailles ! Probablement ma chanson préférée de l'album, et une aube nouvelle pour Paradise Lost. Touche à tout ce qu'il y a de mieux dans le Paradise Lost passé et futur ! Absolument obsédant et agressif avec de belles lignes de mélodie. Parmi les meilleures chansons que j'ai jouées. Elle a tout !"

6/ Unreachable :
Greg : "Simplement une chanson magnifique avec des mélodies qui s'entrelacent".
Nick : "Très typique de Paradise Lost d'un point de vue mélodique. Les chansons qui ne bougent pas beaucoup musicalement sont les plus stimulantes, et peuvent aussi devenir les meilleures. Pas pour les «riff lovers» du monde, mais j'aime écrire des morceaux comme celui-ci, où la mélodie construit la chanson. Au niveau des textes, cela concerne le fait d'être complètement incompatible avec quelqu'un d'autre, pas particulièrement d'un point de vue romantique, mais à tous les niveaux".
Jeff : "Fais un signe de tête aux compositions plus récentes de Paradise Lost, avec un tranchant plus aiguisé. J'aime beaucoup le solo de ce morceau ; il te fait partir le cœur dans une course folle".

7/ Prelude to descent :
Greg : "Un chant funèbre de doom metal. Plein de lents riffs heavy ! C'est une formidable dalle dans un vase en terre organique".
Nick : "Nous avons essayé de captiver l'atmosphère d'une hymne d'église très différente sur les couplets pour passer ensuite à des refrains plus lourds. La section du milieu est très différente pour nous, emporte la chanson sur une tangente très lointaine et ne devrait théoriquement pas aller avec, mais après le choc initial, ça le fait (^^) ! Niveau textes, ça traite du début de la fin, un moment lorsque les prières sont faites, mais de manière plus basique, c'est se raccrocher à une chimère..."
Jeff : "Nous emporte définitivement dans un voyage nostalgique en arrière jusque là d'où nous venons tous, musicalement, mais avec une grande vague de Paradise Lost classique. Il y a tellement d'atmosphères dedans... Du doom, du métal, du métal old school... mais d'aucuns pourraient penser que c'est une formule inhabituelle pour le groupe..."

8/ Fallen Children :
Nick : "Je pense que d'autres gens l'interpréteront comme une chanson écologique, peut-être d'une manière assez souple. Je pensais plus à, s'il y avait réellement un dieu, comment il serait déçu de sa création ! Il y a ici-bas plus de mal que de bien, et la plupart du temps, c'est le résultat direct de la religion. Mais encore une fois, peut-être le mal nous est-il imposé pour nous tester, pour nous rendre bons !... C'est ce que diraient les Chrétiens, je présume..."

9/ Beneath Black Skies :
Nick : "C'est une chanson sur le choix de la vie, les sentiers que nous choisissons de prendre, et comment je trouve le concept de "résurrection chrétienne" complètement ridicule. Nous n'avons qu'une seule vie. Si tu ne peux assumer ce que tu as fait par le passé, c'est trop nase. Va au-delà de ça !"
Jeff : "Un formidable envolée du refrain sur un lit de gothic metal agressif de qualité".

10/ Sedative God :
Nick : "Une fois de plus, c'est ici un autre regard cynique sur la religion. Dans ce présent cas, Dieu est un sédatif. C'est le morceau le plus ancien de l'album, et je crois qu'il est par conséquent très différent des autres chansons. Elle a été écrite à la base dans le but d'être l'un des singles du dernier album, mais n'avait jamais été enregistrée à cette époque".

11/ Your own Reality :
Nick : "C'est toujours sympa de faire au moins une énorme hymne sur chaque album, et c'est ici celle désignée sur In Requiem. Les paroles parlent d'elles-même. Nous sommes tous des individus avec nos propres croyances, et qui sont les gens pour dire que l'une est plus noble que l'autre ?"
Greg : "Un formidable moyen de conclure l'album. Des parties orchestrales vraiment dramatiques alliées à des segments de gros doom et des leads élancés".
Jeff : "Une fermeture d'album naturelle qui tisse une toile de chagrin, pleine de jolies mélodies et de violons".

SOURCES : site officiel du groupe & CD promotionnel de l'album In Requiem.

De rien... Je devrais dès demain revenir à des traductions d'albums, mais j'ai d'autres projets de traductions annexes dans ma ligne de mire. Toujours intéressant de travailler sur le groupe et si, parce que l'on comprend l'anglais, on saisit le sens global de ce qu'on peut lire en anglais sur eux (et d'eux), il n'en est pas moins que certaines subtilités nous échappent toujours. Par exemple, le fait que Sedative God eût pu être inclus dans la track-list de Paradise Lost m'était complètement passé au-dessus du crâne. On en apprend tous les jours !

Je relance ce sujet l'espace d'un instant, juste pour dire que j'ai retrouvé le titre de Pink Floyd dont l'intro de Requiem semble inspirée : il s'agit d'Empty Spaces (lien Youtube ICI ). Le volume du début du morceau est faible, mais ne montez pas vos enceintes trop haut : ça finit par y aller plus franco un peu plus tard... Atmosphérique, décalé et riche morceau dans la plus pure tradition du groupe !