Eeeh oui, je pense que le titre de ce sujet est assez éloquent. Si vous êtes guitariste ou simple amateur du son des six cordes (il existe des sept cordes et des douze cordes aussi...), et que vous souhaitez parler pick-ups, réverb', accords de quinte, power-chords, barrés, de votre modèle de gratte dont vous êtes tombé amoureux dès que vous l'avez vue, ou des performances de Greg, d'Aaron ou de tout autre guitariste sur une chanson que vous vénérez, c'est ici ! Quartier libre...
LA GUITARE ET MOI
Je commence les hostilités en vous présentant ma guitare : l'Ibanez GRG170DX.
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Ma guitare, avec le reflet de la lampe fixée au plafond ; argh !
Introduction :
Avant toute chose, l'Ibanez GRG170DX existe en trois coloris : noir (BKN pour BlacK Night), rouge (CA pour Candy Apple) et bleu (JB pour Jewel Blue). On la trouve communément en version pour droitier, mais une déclinaison pour gaucher est également disponible sur le marché. Cette guitare de la firme dont le nom est celui d'un luthier espagnol, Salvador Ibàñez, est une excellente entrée de gamme pour tous les niveaux, du débutant qui veut se faire ses premiers accords, riffs et solos au guitariste chevronné qui souhaite avoir une meilleure qualité de jeu (incluant quelques modifications, néanmoins). Mais personnellement, les deux défauts qui seront cités ci-après, s'ils peuvent être gommés par quelques modifications, n'en font pas moins un instrument perfectible, mais qui offre toutefois un excellent rapport qualité-prix.
Matériaux et design :
Il n'y a pas photo : le look ravageur de la GRG170DX est très orienté hard-rock et metal, et la destine donc aux aficionados de ces styles musicaux. Mais je tiens ici à rendre à César ce qui lui appartient, et à souligner qu'elle convient également très bien pour le grunge, la pop et bien d'autres courants encore. Avec sa tête en forme de pointe qui semble fendre l'air et ses marquages de style "sharktooth" (dents de requin) sur 11 des 24 cases jumbo à la touche palissandre du manche GRG1 en érable, elle paraît bien agressive et donne l'impression que le son auquel elle va nous permettre de donner vie va faire exploser les vitres. D'une longueur de près d'un mètre, d'une largeur égale à quelques 31cm, cette guitare dotée d'un accastillage chromé jouit de proportions harmonieuses avec son corps plein (solid body) en tilleul d'une épaisseur maximale de 4,5cm et son poids qui n'a certes rien d'une plume, mais qui, contrairement à une enclume, ne vous empêchera pas de la bouger avec aisance si on la compare à d'autres guitares électriques plus lourdes.
Caractéristiques techniques :
On trouve au niveau de la tête les six chromes de la mécanique à bain d'huile, au mouvement très lisse et aisé, et qui permettent de tendre ou de détendre à loisir les six cordes qui se rejoignent sur le sillet. Pour ce qui est des boutons sur le corps, on trouve deux potards de 500kOhms : le premier, plus proche des micros, pour le volume, et le second, voisin du sélecteur de microphones à cinq positions, pour la tonalité. Les microphones concernés sont au nombre de trois : un Humbucker V7-PSND1 (micro double) du côté du manche, un autre Humbucker V8-PSND2 (double également) du côté du chevalet, et enfin, au centre, un micro simple SN-PSNDS. Le sélecteur de microphones, pour sa part, compte cinq positions qui, du manche au chevalet, enclenchent le double microphone seul (position n°1), le double microphone accompagné du simple au centre (position n°2. Attention : dans ce cas, un seul micro du double est activé), le micro central seul (position n°3), le central et le double du chevalet (position n°4. Comme pour la position n°2, un seul micro du double fonctionne dans ce cas-là) et enfin le double microphone du chevalet pour finir (position n°5). Enfin, le chevalet à couteaux est un Floyd Rose pour une meilleure stabilité "théorique" de tension de cordes en cas d'usage de la barre de vibrato Fat 10 flottant en principe fourni avec la guitare.
Finition :
Le vernis sur le bois tient bien la route, mais il convient néanmoins de faire attention lorsque l'on manipule la guitare, le vernis en bordure des trous de vis ayant tendance à montrer des signes de fatigue. Les deux attaches de la courroie sont fermement fixées et ne sont manifestement pas prêtes de se déchausser. Dans le dos de la guitare, un petit capot assorti à la couleur du corps et incrusté dans sa surface lisse, fermé par quatre petites vis cruciformes, permettent d'accéder à l'électronique (car de l'autre côté des potards et du sélectionneur de micros) alors qu'une autre plaque de forme rectangulaire, également assortie à la couleur de la gratte, fixée par six vis cruciformes et incisée de trois trous en longueur, protège le système du chevalet Floyd Rose (les deux ressorts sont apparents). Niveau prise Jack 6,5mm pour brancher la GRG170DX à votre ampli ou votre ligne d'effets, rien à redire, d'autant plus qu'elle est protégée d'un ovale chromé lui-même fixé par deux vis cruciformes. Le manche, lui, est fermement rivé au corps par quatre grosses vis cruciformes elles aussi et il ne paraissent tous deux pas prêts de se désolidariser l'un de l'autre. Concernant le dos de la tête de l'instrument, on peut y découvrir, imprimé à-même l'érable à l'encre noire passée, la référence de la guitare (GRG170DX), puis son numéro de série, l'inscription «MADE IN INDONESIA» et divers marquages et symboles relatifs aux matériaux utilisés et à son recyclage pour l'environnement (un drôle de N427, le symbole CE, la poubelle barrée, etc). De l'autre côté de la tête, sous les cordes tendues par les mécaniques, le logo Ibanez de la marque, surplombé d'un GIO étoilé qui garantit de la part du fabricant la qualité pour un prix plus abordable. Le revers du manche, lui, est lisse et garantit une douceur et un glissé très agréable qui ravira tout le monde.
Performances :
Les microphones de la GRG170DX sont son point faible puisqu'ils sont bons pour une oreille novice, mais manqueront cruellement de consistance pour le musicien averti ; il conviendra de les changer dès que vous aurez fait vos armes avec ces Humbuckers qui ne permettent pas d'aller plus en avant une fois un niveau correct atteint, ou lorsque vous aurez envie d'obtenir des notes avec davantage de caractère. Le double micro du chevalet reste cependant bon dans l'ensemble, et c'est peut-être celui qui vous apportera le plus de satisfaction pour un son plus rock, en saturé, voire en distorsion aussi. Les positions de micros n°1 et 2 dont je parlais plus haut dans les caractéristiques techniques vous procureront néanmoins des notes plus rondes et chaudes qui conviendront parfaitement pour un son en clean, alors que celui du milieu, seul en position n°3, conviendra quelque peu pour la distorsion. En clair, plus vous partez du micro du manche pour aller vers celui du chevalet, plus vous obtiendrez, non pas un son de qualité, mais une qualité sonore plus adéquate pour le gros metal de bourrin, alors qu'en remontant vers le manche, vos notes auront un côté plus acoustique, plus vintage qui vous rapprochera peut-être des compositions des années soixante-dix ou quatre-vingt (avec de bons réglages au niveau de l'ampli, certes !). A mon sens, les positions intermédiaires n°2 et surtout n°4 ne servent pas à grand-chose, mais tout est question de ce que vous attendez de votre Ibanez, de votre matériel (ampli, effets...), de votre jeu et de votre oreille musicale, bien évidemment. Personnellement, j'ai couplé ma GRG avec un ampli à lampes Vypyr 15 (15w) de chez Peavey, et le rendu du son est bien meilleur qu'avec un ampli d'entrée de gamme, aux possibilités plus limitées (type ampli vendu en pack avec cette guitare). La qualité correcte, mais pas excellente, des micros d'origine peut être plus ou moins gommée par de bons réglages sur votre ampli, particulièrement au niveau de la chaleur et de la profondeur des notes. On regrettera cependant, et c'est là le second point faible de cette gratte, que les réglages de tension de cordes changent dès que l'on se sert du vibrato, bien que ce soit un Floyd Rose et que donc, par définition, les désaccordages de la guitare soient censés se faire plus rares. Que vous ayez l'habitude ou l'envie d'accorder votre gratte avec un accordeur électronique ou plus naturellement et spontanément, que vous sachiez accorder vos six cordes à l'oreille, ce n'en sont pas moins de précieuses minutes qui s'égrennent à chaque réaccordage, et autant de temps perdu alors que vous pourriez continuer à travailler sur vos morceaux préférés. C'est regrettable !
Touche personnelle :
Ayant eu ma guitare il y a trois mois, mais n'en jouant régulièrement que depuis deux, et n'y connaissant absolument rien au solfège, ni à tout ce qui a trait à la technique et à la science de la musique (bien qu'il s'agisse d'un Art à la base, ne l'oublions pas !), cette analyse de la GRG170DX se veut à la fois très personnelle et des plus génériques ; je n'en suis pourtant pas fier. Néanmoins, pour vous parler un peu de mon cas, je suis très heureux d'avoir acheté cette guitare, malgré ses deux principaux défauts qui peuvent, je le rappelle, passer à l'as avec quelques petites modifications. La réelle chose qui me pose problème, c'est que le manche, comme presque toutes les guitares Ibanez, est plus fin que de coutume et que, du coup, les six cordes sont un peu plus resserrées que sur des guitares d'autres marques dans la même gamme : comptez sept millimètres entre chacune d'entre elles au niveau du sillet de tête et un poil plus qu'un centimètre pour l'écart au niveau du chevalet. Pour moi qui ai de gros doigts épais aux bouts ronds, il n'est pas rare qu'en termes d'apprentissage des accords, j'ai du mal puisqu'il n'est pas isolé qu'un doigt voisin touche l'une des autres cordes, faussant par la même, bien malencontreusement, le son rendu. J'ai donc beaucoup de mal... Très honnêtement, c'est pour moi un problème majeur, mais rien ne me fera jamais regretter mon achat, car dès que je l'ai vue sur internet, je l'ai voulue et ce devait être cette guitare qui serait mienne : l'Ibanez GRG170DX-BKn. Il me faudra juste faire plus attention que les musiciens aux doigts plus fins, ou a la meilleure dextérité que moi, mais bon, les sentiers de la plénitude musicale ne sont pas accessibles sans passer par les embûches les plus rebelles.
Conclusion :
J'ai bon espoir, envers et contre les deux défauts majeurs de cette guitare électrique, que les personnes hésitantes devant l'opportunité du choix de cette Ibanez se décident néanmoins à faire le grand saut en jetant leur dévolu sur cette petite merveille, généralement livrée avec une garantie satisfait ou remboursé de trente jours, des services après-vente de deux ou trois ans, un double cordon Jack 6,5mm pour la relier à votre ampli, une housse de transport souple à l'effigie de la marque avec sangle, et divers petits outils et accessoires dans le genre de clefs Allen et de ressorts de rechange pour le chevalet Floyd Rose. Pour près de 200,00€ T.T.C., ce n'est pas cher payé pour accéder au rêve... Alors à moins de renoncer catégoriquement à cette jolie sylphe d'érable et de tilleul, laissez-vous tenter si vous n'êtes pas convaincu, et ne laissez pas passer une occasion si vous êtes déjà amoureux d'elle...
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Je me demande si je ne suis pas le seul "guitariste" (le mot est fort) à s'amuser à jouer du Paradise Lost avec un doigt (l'index) et une corde (le Mi grave). Avec une amplitude de presque deux octaves sur les 24 frettes, il y a de quoi jouer n'importe quoi avec la corde 6 ; l'inconvénient, c'est que l'index fatigue rapidement, bien qu'il se couvre de corne. En fait, je sais que je ne sais jamais faire comme tout le monde ! À une époque, j'avais retiré les cordes 5 cordes les plus fines pour ne mettre que du calibre 46, ce qui me faisait six cordes de Mi grave. Inutile de dire que le son était puissant, mais les accords classiques devenaient injouables et toutes les tablatures ne m'étaient plus utiles à quoique ce soit. Mon but actuel est d'apprendre la guitare électrique classique avec le jeu de cordes standard que j'ai remis dessus, et plus tard, peut-être, de descendre dans l'accordage pour pouvoir jouer des notes plus basses dont j'aime le son. On verra...
LA GUITARE ET PARADISE LOST
M'intéressant davantage à la rythmique qu'aux solos ou à la guitare de tête, c'est sur le jeu d'Aaron que je me concentre et que j'aimerais me caler. Il descend généralement plus dans les graves pour contraster avec le jeu aigü de Greg, et lorsqu'ils se mettent au diapason pour jouer des notes différentes qui retombent sur leurs pieds, comme c'est le cas sur the Rise of Denial (2'33), on ne peut que s'incliner. Intéressant de les voir tous les deux jouer la même chose l'un sur l'autre durant les premières secondes de Shallow Seasons pour les entendre ensuite adopter un son différent dans les couplets, saturé pour Aaron et distordu pour Greg, alors qu'ils ont tous les deux un jeu très lourd sur Joys of the Emptiness. Dans les couplets d'Enchantment, Aaron gratte un accord de Ré ("Stand fast"), de Fa ("Faithful one"), puis de Mi ("See the moon and not the sun, but I..."), puis enchaîne sur ces trois accords dans un ordre différent, descendant, mais au même rythme : Fa ("All I ne-"), Mi ("ed is a simple remin-") et on revient sur le Ré ("der..."). Ce simple couplet permet de voir qu'il n'utilise généralement pas plus de quatre ou cinq accords pour les chansons les plus simples, qui se répètent dans un ordre ou sont joués à un rythme différent. Des titres comme One Second ou Pray Nightfall semblent relativement simple d'un point de vue technique pour Aaron, avec très peu d'accords ou des cordes grattées très peu de fois (jouant beaucoup sur le sustain).
On pourrait en dire énormément sur les guitares de Paradise Lost, mais j'estime avoir déjà fait trop long en vous présentant ma guitare. Mais bon, c'était mon coup de cœur !
Et toi, Ash & Debris, sur quoi joues-tu ? N'hésite d'ailleurs pas à me dire si j'ai fait des erreurs de notes sur Enchantment... Et vous tous, comment ressentez-vous le son des guitares de Greg et d'Aaron ? Comment trouvez-vous leur jeu ? Voudriez-vous, vous aussi, vous mettre à la guitare...?