Forever Vlad a écrit:
Je comprends ce que tu dis, même si je ne partage pas ce sentiment aujourd'hui. J'aimerais y errer pour me dessécher, me fondre dans les cendres, faire corps avec la pierre...
Je comprends également ton point de vue, et je pensais la même chose du cimetière en question à l'époque où je n'y avais été qu'une petite dizaines de fois, et où j'avais constamment un endroit précis, un coin particulier à découvrir, une curiosité cachée entre deux tombes, au détour d'un arbre. Le fait de sentir qu'un endroit recèle encore bien des secrets donne envie de s'y éterniser, et de ne plus faire que corps avec elle. C'est un sentiment nouveau, grisant et terriblement puissant qui me prenait à bras le corps pour m'entraîner à chaque fois dans la nécropole et en redécouvrir des aspects que je n'avais jamais, ne serait-ce que soupçonnés, lors de mes précédentes visites. Mais comme tu le sais, j'y suis retourné hier, sans mon habituelle carte qui me permet de m'y retrouver (elle était dans mes cartons ; la flemme de les rouvrir...), et quelle ne fût pas ma surprise de constater que bien que je n'y étais pas retourné depuis au moins trois ans, si ce n'est quatre, je savais encore me repérer (merci aussi à l'armée pour mes notions de topographie) et que je savais où aller pour trouver telle ou telle statue. Quand on en arrive à connaître les 44ha du Père Lachaise presque par cœur, je pense qu'on finit par perdre une grande partie de l'aspect découverte, même si il est certain qu'il y a toujours quelque chose à découvrir ou, sinon, à redécouvrir. N'ayant plus cette fraîcheur qui inonde mon regard quand je m'y promène, je reste sous le charme tout en étant assez objectif pour me dire qu'il y a aussi d'autres choses à entretenir, outre ma passion pour cette nécropole. Et puis j'aime la vie et la variété (pas en musique, j'avoue, même si je connais bien les chansons de Demis Roussos et Daniel Balavoine), et je suis un bon vivant. Bon vivant signifie d'une part se réjouir de tous les plaisirs simples de la vie, comme les femmes, la gastronomie, les Arts, le rapport avec la nature, etc, mais également ne pas rester extrême et trop calfeutré dans un seul créneau, quel qu'il soit, et plus encore savoir sortir de ce qui porte, malgré la beauté du lieu, une connotation trop négative. Je suis trop optimiste et avide d'ondes positives pour rester éternellement dans un cimetière qui, s'il est resplendissant de beauté, n'en est pas moins un lieu funèbre (entre autres).
Forever Vlad a écrit:
Je suis tout à fait d'accord avec ça. C'est d'ailleurs pour ça que je traine si souvent dans les cimetières et les églises. Et puis mon projet est de racheter une chapelle excommuniée et d'en faire mon lieu de vie.
Je n'irais peut-être pas jusque là, mais je cautionne tout-à-fait ta démarche. L'idée me semble bonne, et je pense que tu trouveras plus aisément une chapelle excommuniée qu'une femme pour aller au Père Lachaise, rapport à ce dont nous avions parlé il y a deux semaines de cela. D'ailleurs, sans vouloir m'immiscer dans ta vie privée, le top serait de trouver une femme telle que celle que tu t'impatientes de rencontrer, et de faire ta vie avec dans une chapelle. Le top du top ! Pour ma part, je cherche encore une damoiselle qui serait sensible à la beauté de l'ancien cimetière de l'est, pas nécessairement gothique, mais ouverte d'esprit et intéressée par la musique que nous aimons ; je n'ai aucun critère physique. Seul le langage du cœur a prise sur mes décisions... Ah, je ne te parlerai pas de mon souhait, il y a huit ans, de trouver, non pas une chapelle excommuniée, mais un chasseur de la Seconde Guerre Mondiale (une autre de mes passions !) à retaper. À défaut d'avoir le permis...
Ça m'avait manqué !Forever Vlad a écrit:
Là-dessus nous avons des avis strictement opposés.
Forever Vlad a écrit:Au contraire, ce morceau m'évoque une très longue procession, où les gens se mettent à pleurer quand le solo de guitare se déploie (avec ce chant death qui vient tapisser le paysage sonore). Cette musique a une portée fœtale pour moi, et me donne envie de me replier.[/justify]
Waow, j'avoue que je ne comprends pas trop ce que tu veux dire. Lorsque tu écoutes cette musique, elle t'évoque une très longue procession, mais au niveau de ton ressenti physique, elle te touche, aussi ? Tout du moins, elle te donne envie de te replier sur toi-même ? Pour quelle raison ? T'isoler en tournant le dos au monde ? La position fœtale a de très nombreuses symboliques et, comme le serpent qui se mord la queue, elle accentue ce sentiment d'unité, de bien-être avec soi-même et de rejet du monde extérieur (par opposition au monde pré-natal, celui de l'embyon, du fœtus...). Il y a bien sûr l'humidité, la chaleur et le contact avec l'origine, sans oublier le rapport avec le passé. C'est intéressant ; il y a certainement beaucoup de matière à faire des introspections dans ta propre conscience, voire mémoire, pour comprendre quels en sont les tenants. Cette musique semble être, entre autres, un vecteur vers des choses plus profondes qui touchent ton toi profond et intérieur. Je suis intrigué, mais je ne te demande pas de réponse ; il y a sans doute des choses très personnelles aussi, et nous sommes sur un forum, et non en MP. Chaque chose en son temps...
Forever Vlad a écrit:
C'est un morceau très inspiré du My Dying Bride première époque (surtout au niveau des guitares), mais avec une rythmique qui s'est écroulé dans les limbes de la lenteur. Et oui, il est sacrément difficile de maintenir le rythme avec une musique aussi lente. Surtout qu'il y a trois guitares!
Tu vois, je pensais que tu aurais été plus touché par le premier que le second morceau. Toutefois, tu décris ce dernier en termes très objectifs, ce qui somme toute est plutôt logique. Car ce genre de musique demande énormément de temps à être appréhendé. Car quand on est pas habitué à une telle lenteur, c'est l'ennui qui nous guette (ce qui fut le cas lorsque pour la première fois je suis tombé sur ce type de groupes). Mais une fois investies, ces musiques permettent une véritable introspection, comme aucun autre genre d'ailleurs.
Le problème avec toute musique qui a besoin de temps pour être appréhendée, c'est qu'on peut finir par avoir le sentiment de l'apprécier simplement par bourrage de crâne, comme toutes ces chansons insipides que les ondes hertziennes servent aux oreilles de l'auditeur d'une radio inintéressante et peu variée ; auditeur qui n'est pas sensible à ces "tubes" et "singles" à la base, mais qui, par conditionnement, finira par penser les aimer. Je voulais nuire à l'assassymphonie, au requieeeeem... "Ah, la comédie musicale de Mozart ; c'est de la soupe !" Et puis à force de l'entendre, on se dit "Je vais me l'acheter sur le site de la Fnac !" Beuuurk ! Alors une question se pose : au bout de combien de temps doit-on laisser tomber l'espoir d'aimer une chanson ? Au bout de combien d'écoutes ? J'ai dû écouter As I die une trentaine de fois, et je ne l'aime toujours pas ! Et ce morceau de Mournful Congregation, combien de fois dois-je l'écouter pour tenter de l'aimer ? Et si je l'aime, l'aimé-je vraiment parce qu'il me plaît, ou parce que mes oreilles, et donc mon esprit, sont conditionnés ? Je ne pense honnêtement pas que j'insisterai avec ce groupe, en définitive...
Forever Vlad a écrit:
Pour en revenir aux classiques, voici le titre de My Dying Bride dont je te parlais (qui aura influencé des centaines de formations) :
C'est de prime abord beaucoup plus intéressant, mais je l'ai écoutée d'une oreille un peu distraite (en faisant la vaisselle). Je te dirai ce que j'en pense objectivement très bientôt ! Merci à toi !